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Pourquoi l'argument : « le climat a toujours changé » est parfois perçu comme pertinent ?

Le changement climatique, le réchauffement climatique, l’impact des gaz à effet de serre, … ce sont là autant d’expressions très usitées de ces dernières décennies. Si toute cette sémantique va dans le sens d’un même phénomène, sa connaissance et sa compréhension ne suivent pas toujours le même chemin. Pour diverses raisons il y a une difficulté à faire comprendre et/ou accepter le changement climatique auprès de certaines opinions.



En Afrique de l’Ouest, les souvenirs de la grande sécheresse des années 70 sont toujours vivaces dans les esprits, en milieu rural. Souvent racontée par certaines personnes âgées, elle est perçue comme une situation qui est arrivée dans un cycle normal de la vie ; et confirme pour eux que les époques ont toujours changées ainsi que le climat. Cet exemple ici et cette observation sont basés sur une expérience de la vie sur une période courte, de l’existence de ces populations.


Au cours de millions d’années le climat de la Terre a beaucoup évolué et a toujours connu des changements. En référence à cette connaissance et de cette réalité, se pose la problématique de la compréhension du changement climatique aujourd’hui par le fait de l’homme. Il apparait évident ainsi chez plusieurs personnes, l’argument tel que le climat a toujours changé. Et, à cela s’ajoute des campagnes de désinformation basées paradoxalement pourtant, sur des résultats des sciences du climat. Un ensemble de faits constituant ainsi quelques points d’entrave à la compréhension du changement climatique du fait de l’homme.


L’analogie Anthropocène-Pliocène


En effet, pour étayer les arguments liés aux changements climatiques de sources anthropiques, l’une des opinions des sciences du climat est celle expliquant l’augmentation des émissions des gaz à effet de serre avec leurs taux de plus en plus importants dans l’atmosphère, notamment celui du dioxyde de carbone (CO2). Les scientifiques expliquent que le taux de CO2 qui est passé d’environ 280 parties par million (ppm), dans l’Anthropocène avant l’ère industrielle, à 400 ppm au cours de ces deux-cents (200) dernières années sur notre planète est du fait des activités humaines.


Cet argument est difficile à comprendre pour certaines populations, se référant aux sciences du climat et qui font une analogie avec le Pliocène (entre 5,3 et 2,6 millions d’années). En effet, des données provenant de prélèvements de sédiments vieux d’à peu près quatre millions d'années suggèrent que le dioxyde de carbone était à 400 ppm à cette ère.


Ainsi, si les niveaux de CO2 ont atteint 400 ppm il y a environ quatre millions d’années, une période sur le plan géologique assez proche de la nôtre, et cela sans aucunes sources anthropiques ; en se référant à cette analogie Anthropocène-Pliocène, une partie de l’opinion publique pense que ce phénomène n’est donc pas nouveau et ne saurait justifier le changement climatique actuel.


Cependant, cette analogie n’est pas pertinente car le climat au Pliocène était équilibré à tous les niveaux à cette ère avec, bien sûr, 400 ppm de CO2 mais un niveau marin plus élevé, entre 15 et 20 mètres et des calottes glaciaires plus petites au Groenland et en Antarctique occidentale. Ce qui n’est pas le cas actuellement dans notre ère, de la situation du climat sur terre.


La planète terre est moins chaude de 3 degrés


Un autre point d’incompréhension sur la problématique du changement climatique est celui évoquant la hausse de la température de la Terre. Car, nous savons aussi qu’au Pliocène les températures moyennes terrestre étaient de 3 à 6 degrés Celsius plus élevé que de celles de nos jours, avec des étés plus chaudes (jusqu’à 14 degrés Celsius) dans les hautes latitudes du nord. Ce qui suscite encore auprès d’une certaine opinion, l’interrogation selon laquelle, comment les scientifiques peuvent-ils affirmer que nous vivons un réchauffement climatique en ignorant les périodes plus chaudes du passé.


Toujours, face à l’explication de la problématique du changement par la thèse du réchauffement de la planète, une incompréhension se dégage en référence aux vagues de froids de ces dernières années sur le continent américain. Pour une certaine opinion, cela prouve qu’il n’y a pas de réchauffement de la planète. Ce qui n’est pourtant pas un raisonnement valable car ces phénomènes s’expliquent tout simplement par des descentes d’air polaire et ne saurait justifier qu’il n’y a pas de réchauffement de la terre.


Les modélisations et la météo ne sont pas fiables


L'accès aux données de température par les scientifiques avant 1980 était limité car n’ayant pas ou peu de capacités pour des mesures satellitaires. Les courbes de température d'avant ces années étaient donc controversées. Ce qui a suscité des incompréhensions des arguments du changement climatique sur la base des modélisations.


Alors qu’on se trompe sur la météo des jours à venir, comment peut-on prédire le climat des décennies futures ? Cette question est souvent à la base également d’incompréhension sur le phénomène de changements climatiques prédit par les sciences du climat. Cependant même s’il n’est pas évident de donner avec précision la météo au cours d’une semaine, il est certain de prévoir que le mois de juillet sera plus chaud que celui de décembre au cours d’une même année. Pour ces arguments physiques et du fait du CO2, il est possible de prévoir les changements climatiques.


Les gaz à effet de serre évitent à la terre de se refroidir


Une partie de l’énergie libérée par la planète Terre sous forme de rayonnement repart dans l’espace en traversant l’atmosphère. Cette énergie est accumulée par les gaz présents dans cette atmosphère, puis elle est, en partie, retournée vers la terre. Ce processus, appelé effet de serre est très naturel et lié à notre atmosphère. Cela est très bénéfique car la terre serait beaucoup plus froide sans ce phénomène et ne serait pas habitable.


Les gaz à effet de serre évitent ainsi à la terre de se refroidir. Cependant, en augmentant les concentrations des gaz dans l’atmosphère, on active le phénomène et cela a pour effet de réchauffer la planète au-delà d’un seuil équilibré. Ce qui provoque un changement climatique.


L’augmentation de l’effet de serre par les rejets du fait humain, bouleverse le bilan énergétique de la Terre et entraîne une hausse globale de la température terrestre.


Il était supposé que les océans sur la planète disposent assez de capacité d’absorption nécessaire pour que les rejets d’origine humaine du dioxyde de carbone soient sans conséquences. Mais il est apparu évident que les rejets de CO2 d’origine anthropique accentuaient sa concentration atmosphérique et que les océans n’en avaient pas la capacité.


Belélé Jérôme William Bationo

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