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Fleuve Niger, un patrimoine vital en péril

Le fleuve Niger, principale artère fluviale de l’Afrique de l’Ouest, subit depuis quelques décennies, une pression de pôles d’activités et d’usages nouveaux, perturbant les caractéristiques, la structure et le fonctionnement de ses écosystèmes. Le débit d’eau de cet important patrimoine est gravement menacé par plusieurs facteurs dont les pollutions, les barrages hydroélectriques, de vastes systèmes d’irrigation et les changements climatiques. (Article CENOZO)



Sélingué, commune de Ouéléssébougou, à 140 km de Bamako et à proximité de la frontière guinéenne. Ici, l’extraction du sable dans le fleuve Niger est devenue, au fil des années, la principale source de revenus de nombreux ménages et occupe diverses personnes. Chaque matin, elles se rendent au fleuve, munies de pirogues, de pagaies, de cordes, de gamètes, de pelles, de petits seaux…

Rencontré sur place au moment où il s’apprêtait à plonger dans l’eau, Boureima confie :  « Pour faire ce travail, l’un d’entre nous plonge dans l’eau muni d’un seau à la main. Donc, une fois que nous remplissons la pirogue, le sable est déchargé au bord du fleuve afin que les camions viennent le récupérer pour le vendre en ville ». D’après lui, auparavant, le sable s’obtient facilement au bord du fleuve, mais actuellement, il faut aller en profondeur, dans l’eau. “Le temps que nous mettons au fond de l’eau varie de 25 secondes à une minute pour remplir un seau de sable”, précise-t-il. 



A Koulikoro, chef-lieu de la région portant le même nom, à 59 km de Bamako, au nord-est, l’extraction du sable est aussi l’une des principales activités économiques de nombreux habitants. Elle est pratiquée par hommes, femmes et surtout leurs enfants de moins de 15 ans  pour subvenir aux besoins de leurs familles. 

Dans cette localité comme dans plusieurs autres au Mali, l’activité se fait sans base légale. Sidi, un exploitant de sable, affirme ne détenir aucun document l’autorisant à faire ce travail. Cependant, il précise que la mairie les oblige à payer 15 000 FCFA sur la base d’une entente directe. Joint par nos soins, l’adjoint au maire de Koulikoro, Boureima Traoré, a affirmé que les exploitants de sable sont regroupés dans une coordination. Pour chaque camion rempli, 750 FCFA sont versés à celle-ci. 

La coordination, à son tour, est tenue de verser 1 500 000 FCFA chaque 15 jours à la mairie, soit un montant mensuel de 3 000 000 FCFA. Selon l’adjoint au maire de Koulikoro, cet engagement (qui n’a pas de base légale) peine à être respecté parce qu’il y a du retard dans les versements. 

D’après Maïmouna, qui décharge le sable des pirogues, c’est récemment que les habitants de Koulikoro ont commencé à s’intéresser à ce secteur. « Auparavant, la plupart des travailleurs venaient de Bamako et d’autres localités », confie-t-elle. Elle justifie cette situation par le manque d’emploi, le chômage endémique et la pauvreté qui frappent les habitants de la ville. Même son de cloche pour Fanta, qui affirme que plusieurs personnes s’adonnent maintenant à cette pratique « pour gagner leur pain quotidien ».

“ Ici, à Koulikoro, la vie n’est pas du tout facile”, dit-elle avant de révéler qu’avec son âge avancé, sa tâche consiste « à rassembler les restes de sables que les charretiers laissent et les vendre à d’autres personnes à 750 francs CFA. Souvent, je peux faire 5 jours sans avoir cette somme ». Et Djeneba de soutenir que de son côté, que ce travail lui a permis de subvenir aux besoins de sa famille, même si les revenus ne sont plus aussi importants que par le passé... Lire la suite de l'article ici

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